Florence,
début du 16e siècle. Dans ce berceau de la Renaissance, qui vit
l’art s’épanouir dans toute sa splendeur, une jeune aristocrate
prénommée Arte rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer
en apprentissage dans un des nombreux ateliers de la ville… Hélas
! Cette époque de foisonnement culturel était aussi celle de la
misogynie, et il n’était pas concevable qu’une jeune femme
ambitionne de vivre de son art et de son travail. Les nombreux
obstacles qui se dresseront sur le chemin d’Arte auront-ils raison
de la folle énergie de cette aristo déjantée ?
Mon
avis
Adepte de mangas shojos
depuis mon adolescence, ma plongée dans l'univers
des mangas seinen s'est faite avec ce premier volume de la saga Arte.
J'ai été attirée par l'univers artistique de l'aristocrate et par
la couverture superbe. C'est un genre complètement différent des
histoires se déroulant dans le cadre scolaire des univers shojos,
mais j'ai trouvé que l'histoire d'Arte dépassait le
cadre des intrigues psychologiques de l'adolescence des héroïnes de
shojos.
La
plume de l'auteur permet de rendre un contenu qui aurait pu s'avérer
une histoire romancée complexe en une bande-dessinée accessible à
un large public. Les dessins sont magnifiques. Ils ne lésinent pas
sur les détails et les nombreuses teintes de gris en font un rendu
exceptionnel. Tant les personnages que les décors sont traités avec
méticulosité et même les plus infimes détails ne sont pas laissés
au hasard. L'accent sur les expressions faciales est un peu moins
présent que dans les mangas shojos. Je pense notamment à Ugly
Princess tome 1 que j'ai lu récemment ou il y avait de nombreux
carrés représentant les émotions de l’héroïne façon portrait.
Cela n'a par contre eu aucun impact sur mon appréciation de l'histoire.
La
protagoniste est Arte. C'est une adolescente différente des autres
membres de la famille aristocratique dans laquelle elle vit. Elle
n'aspire pas aux mêmes ambitions et souhaite plutôt développer son
talent artistique normalement réservé aux garçons. J'ai apprécié
qu'elle soit représentée comme une femme forte qui brave les
interdits pour obtenir ce qu'elle souhaite. D'autant plus qu'elle
fait preuve d'une grande persévérance et de dévouement envers ses
tâches. Son maître semble être un homme taciturne. Il se nomme Léo
et on en apprend pas énormément sur lui dans ce premier volume.
J'espère cependant pouvoir mieux le cerner dans les tomes suivants.
L’héroïne,
Arte, ne souhaite pas suivre le plan que sa mère a prévu pour elle;
soit celui de lui trouver un mari. Arte décide donc d'aller cogner
aux portes pour se trouver un maître qui accepte de voir ses
créations. Son aventure commence donc dès sa rencontre avec Léo.
Loin d'être facile d'approche, l’héroïne devra faire preuve de
persévérance pour arriver à ses fins. L'auteur glisse aussi
subtilement une mention d'une possible romance, mais je ne vous en
dis pas plus. Je vous laisse y songer et considérer vous-même si
cela est possible ou non. L'histoire est riche en informations,
notamment sur la place occupée par les femmes au 16eme siècle. Elle
nous permet de réaliser à quel point la situation a évolué, bien
qu'elle ne soit pas parfaite.
Je
vous conseille fortement la lecture de ce manga. Il dresse le
portrait d'un 16eme siècle sous la domination masculine et les
efforts d'une femme pour percer dans un univers artistique fermé.
Je
remercie énormément Interforum editis pour ce partenariat.
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